Ginette au cœur de nos projets
Antoine a fait ses études prépas a l’école Sainte Geneviève, souvent plus connue sous le nom de « Ginette ». Lorsque nous avons présenté à la fondation Ginette, le projet de bâtir une école au bénéfice des enfants birmans du village, nous avons reçu un accueil enthousiaste. Ce projet est dans l’alignement avec l’objet de la fondation : s’occuper de l’éducation d’enfants, notamment les plus défavorisés. La boucle est-elle bouclée ? Antoine a l’impression de redonner à la société ce qu’il a reçu à Ginette, avec en prime le soutien de la fondation dans ce projet.
Voici ce qu’il écrit :
» En y repensant, c’est assez étonnant de constater que les principes déployés à Ginette m’habitent toujours, m’ont en quelques sortes façonné. Après mes années de collège et lycée grenobloises, j’ai goûté à une autre planète à Ginette. Cette école va bien au-delà de la formation académique d’excellence et je retiens les éléments suivants :Témoignages de vie donnée (entreprise / mission) – donner le meilleur de soi-même.
L’esprit Co
« L’esprit co » – c’est le premier mot qu’on apprend en arrivant à Ginette, c’est la règle d’or. En effet, la coresponsabilité se traduit notamment dans l’entraide. Il y a un double devoir : savoir demander de l’aide dans les difficultés, et pour celui qui transcende la matière il y a le devoir de s’arrêter et de prendre du temps avec celui qui le demande. Personne ne doit gagner seul, ni même rester de côté. Une manière d’apprendre à avancer en groupe, une manière de gérer des projets avec tous, et surtout favoriser l’expression de chacun dans un projet. Seul le collectif peut avancer loin. C’est comme cela que nous tâchons de déployer nos projets dans notre vie professionnelle et notre vie en mission.
Le juste équilibre de la vie qui intègre d’autres dimensions que le travail
Vivre en internat à Ginette a cette vertu de n’avoir aucune perte de temps dans les transports / logistiques repas, pour maximiser le temps d’étude. Néanmoins, il est aussi obligatoire de prendre le temps de s’arrêter dans les études, notamment faire du sport, méditer, et l’art de la fête. Nous avons toujours eu cette conscience en famille du juste équilibre pro/perso, et nous le continuons en mission et dans la constitution des projets : les projets pastoraux pour les adultes intègrent convivialité et réflexion. Le projet d’école intègre des aires de jeux et des moyens pour sortir du cadre strict de l’école (véhicule, terrain de sport de qualité pour favoriser les rencontres sportives entre groupes…)
Densité de travail, et d’investissement personnel au service des projets
En prépa, c’est assez général, on apprend à travailler énormément, sans compter, avec efficacité. En effet, c’est un rythme intense vécu avec tous pendant ces 2 années, donc sans prise de conscience de l’intensité sur le moment. Personnellement j’ai toujours fonctionné en mode projet, avec des temps très intenses de travail pour répondre à un besoin client ou simplement un besoin du groupe ou de l’actualité projet. Le rythme guidé par l’objectif. Et en vérité, cela continue pendant le volontariat : cela reste un mode projet !
Témoignages de vie donnée (entreprise / mission) – donner le meilleur de soi-même
Un haut niveau d’exigence et d’excellence était sans cesse donné en exemple à Ginette. Et il ne s’agissait pas seulement de témoignages de hauts dirigeants, mais aussi de personnalités hors du commun comme le père Ceyrac. Je me rappelle ce petit homme racontant dans un souffle sa vie donnée aux enfants en Inde. Ses yeux étaient pétillants, pleins de joie. La devise « Servir » n’est plus un vain mot au travers de ces témoignages : le dirigeant sert son groupe et le missionnaire sert les plus faibles. Le mouvement est le même, le niveau d’exigence est très haut quoiqu’il arrive. Nous tâchons d’inculquer ces valeurs à nos enfants.
La réussite du projet d’établissement de Ginette passe aussi par son mode de fonctionnement
A Ginette, on voit bien toute l’organisation autour des élèves et professeurs. Toute une organisation est « au service ». Cela passe par les préfets des études, l’intendant et bien sûr les élèves mis en responsabilité. Chacun dans leur classe respective, avec plusieurs points de rencontres réguliers. Pour moi qui travaille sur des grands projets chez VINCI, je sais que la réussite des projets repose sur la bonne structuration de l’équipe, avec une gouvernance bien établie. Pour ce projet de construction d’école, nous avons également projeté sa gouvernance et son fonctionnement. Il s’agit d’éviter que la réussite de ce projet ne repose que sur l’actuelle directrice de l’école, aussi exceptionnelle soit-elle. Sur l’ensemble des projets que nous menons, nous sommes vigilants à cette structuration.
Une devise: « servir »
La devise de Ginette, c’est 1 seul mot. C’est tellement simple et tellement incarné que ça percute, ça marque, cela donne le sens ! Evidemment, c’est un mot où nous nous retrouvons aujourd’hui dans notre année en mission. Au-delà de ce mot, nous voyons l’importance de toujours donner un sens à nos actions et projets en mission. Il s’agit de trouver en quelques sortes une devise et répondre au pourquoi avec la communauté. D’ailleurs, sur les projets où j’ai été investi au niveau professionnel, j’ai constaté qu’à chaque fois que le « pourquoi » a été partagé avec toutes les parties prenantes, le groupe a pris de la densité, le projet a accéléré. Comme si une conscience collective s’éveillait ! En mission, nous nous rappelons sans cesse le sens : pourquoi fait-on de l’enseignement d’anglais dans telle ou telle école ? Pourquoi soutenir telle famille de manière plutôt qu’une autre ? Pourquoi ce projet est-il prioritaire ?
Relire pour mieux partir, pour mieux servir !
Voilà, nous avons choisi de quitter un temps notre cadre de vie, notre job, nos amis, notre famille. Et nos enfants nous suivent dans cette aventure. C’était le bon moment pour nous : les planètes se sont subitement alignées, et partir était devenu inéluctable. Le premier pas était donc facile en quelques sortes pour nous. Sur le lieu de mission, on peut utiliser des grands mots qui peuvent donner l’impression que nous avons tout compris : je m’adapte, je m’inculture, je me mets au service des autres. On ne va pas se mentir, le quotidien est loin d’être simple : nous n’avons ni la langue ni les codes. Même le père Alex qui vient de quitter la Thaïlande après 12 ans dans le pays nous confiait que son chemin d’apprentissage était loin d’être fini pour être vraiment au service des personnes ici au quotidien.
Bref, il est toujours bon pour notre famille de prendre un peu de recul, de hauteur et apprécier la situation. Nous donnons simplement de notre temps, de nos compétences, de nos énergies pour vivre ici avec les plus pauvres… On essaye, on fait de faire de notre mieux pour Servir ! un projet familial finalement profondément inspiré des années Ginette !
Il est d’ailleurs bon pour tous les alumnis de se poser la question : « qu’est-ce que je dois à ma formation ? », et pour ceux qui sont passés par Ginette « qu’est-ce que je dois à Ginette dans mon parcours ? » Et au-delà de la prise de conscience, pousser la réflexion : « Qu’est-ce que je peux redonner à la société ? » « Qu’est-ce que je peux redonner à Ginette ? ». Soutenir la fondation Ginette permet d’accompagner des projets concrets comme celui de notre famille, hors les murs. Des soutiens directs sur projets sont évidemment possibles : mises en relation, dons financiers, etc… Et bien entendu vous pourrez aussi avoir envie de vous investir personnellement dans un projet « au service » ici !
Soutenir la mission et nous contacter
Pour soutenir les projets de la mission, contactez-nous sur nos adresses mail:
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