Yagi fait des ravages
En pleine tempête du mois de septembre, nous apprenons que nous sommes dans les dommages collatéraux du typhon Yagi. Nos yeux voient les effets dévastateurs de ce phénomène météo au Sud de la Chine, au Nord du Vietnam, mais également au Nord de la Thaïlande. Le réchauffement climatique fait encore parler de lui. Ce sont des tragédies humaines où les populations sont déplacées : elles ont tout perdu.
Nous sommes un peu moins au Nord que les zones de Chiang Raï qui sont touchées le plus violemment. Notre région subit des déluges sur plusieurs jours au point que le passage de la frontière vers le Myanmar est sous l’eau à Mae Sot. Le marché au bord de la rivière évacué… l’eau monte jusqu’au plafond. Dans notre village, nous craignons pour certaines maisons : si la pluie ne s’arrête pas bientôt, il y aura de gros dégâts.
Des frissons
Malgré la pluie intense, nous pouvons continuer, nos enseignements dans les écoles, notamment à PaWaï à 25 minutes au Nord de notre village. Pour cela, nous utilisons le pick-up de la mission et nous en profitons après l’école pour visiter le quartier birman du village qui comporte une cinquantaine de familles.
Cela fait 5 fois que nous passons là. Les jeunes nous reconnaissent : la relation est créée. Alors que nous nous approchons du village, un des papas du village qui parle thaï et est notre référence sur place, vient à notre rencontre. Il se décharge de son parapluie pour nous le donner. Toujours les bons gestes d’accueil ! Sa petite fille est née il y a 8 jours. Emmaillottée dans son linge, elle dort paisiblement, ignorant encore les déluges de l’extérieur. Lui, tremble de froid mais ne s’en plaint pas. Il garde le sourire. Les enfants sont aussi trempés sous cette pluie torrentielle… Nous aussi d’ailleurs ! Pour avoir visité plusieurs petites cahutes, nous voyons peu de change, et peu d’affaires chaudes ; les seuls vêtements pendus dehors ne sèchent plus depuis plusieurs jours.
Evidemment, nous partons de là, touchés jusqu’aux os ! Nous avons vu lors du déménagement d’une jeune famille birmane que chaque enfant a un simple balluchon qui tient dans un sac plastique de 5 litres. Nous ne pouvons pas rester sans rien faire.
L’appel aux aides d’urgence, l’efficacité des réseaux
En rentrant, nous trouvons une oreille attentive auprès d’Alex, qui nous reçoit ici en mission. Il connaît le terrain depuis plus de 10 ans. Nous lui demandons de prendre dans le stock de couvertures ; il nous donne immédiatement son feu vert. Il nous encourage pour sourcer des vêtements. Nous n’avons pas 1000 contacts, nous joignons donc notre couple ami de Mae Sot ainsi que le père Brice, MEP responsable de la mission en Thaïlande.
Le constat est partagé. Yagi fait parler de lui, et rapidement les réseaux sont activés pour ces aides d’urgence. Grâce à cela, quelques jours plus tard, un pick-up rempli arrive de Bangkok au Km48, bardé de vêtements. Les pères ont également œuvré : Nous recevrons d’autres dons par le biais de sœurs qui récupèrent des offrandes régulièrement; une grande quantité d’objets et vêtements sont annoncés arriver pour le mois suivant. La solidarité est en marche !
Les aides d’urgence : des dons pas utiles … tout simplement indispensables !
Nous retournons donc le lendemain à Pawai distribuer les couvertures. La reconnaissance se lit sur les visages. Nous savons que celles-ci ne pourriront pas dans un placard : ils nous disent que de nouvelles familles sont arrivées sans rien. Or, alors que nous entrons doucement dans la période hivernale, nous ressentons déjà le froid la nuit; et pourtant nous dormons entre 4 murs étanches. Leur logement à eux ne sont que de parois de bambous. Ils se réchauffent en se serrant les uns contre les autres.
La montagne de vêtements que nous recevons est triée par genres et âges. Les volontaires partent en visite les après-midis après les temps d’enseignement pour les distribuer. Nous ciblons les communautés birmanes qui logent dans des habitats précaires. Nous savons que nous ne touchons pas le superflu de ces personnes ; nous touchons à l’essentiel.
Reconnaissance
C’est en tous cas une belle expérience que nous regardons dans le rétroviseur : l’expérience de rencontrer, de mettre dans un mouvement de solidarité plein de personnes qui se sont séparées de leurs vêtements pour d’autres. Nous avons fait le lien. Tout cela semble s’être accompli à une vitesse incroyable ! Un immense MERCI à tous ceux qui ont entendu l’appel !
N’hésitez pas à me poser toutes vos questions ; j’aurais grand plaisir à échanger avec vous.
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